La Poussière des souvenirs - ABEL Susanne

Couverture La Poussière des souvenirs

Cologne, 2015.
À quatre-vingt-trois ans, Greta vit confortablement dans un très bel appartement sur les bords du Rhin et même si elle aimerait voir son fils, célèbre reporter pour une grande chaîne de télé, plus souvent, elle ne manque pas d’occupations. Seulement, depuis quelque temps, elle ne se sent plus tout à fait dans son assiette, les mots lui échappent, les objets aussi parfois… Mais tout cela est bien normal à son âge, n’est-ce pas ?
Ce qui la trouble, ce sont les images qui affluent et la taraudent. Des images du passé qui la ramènent dans l’Allemagne de l’après-guerre, celle des privations, celle de la faim et du froid, mais aussi celle des GI américains et des clubs de jazz, quand elle était encore une jeune fille gaie, débrouillarde… et follement amoureuse. Greta comprend alors que le secret qu’elle gardait soigneusement enfoui est en train de la rattraper et qu’elle ne peut plus lui échapper.
Susanne Abel signe un roman bouleversant qui lève pour la première fois le voile sur un pan méconnu des années de l’après-guerre, le Brown Baby Plan lors duquel des milliers d’enfants allemands arrachés à leur mère furent envoyés aux États-Unis.

 

Biographie de l'auteur

Susanne Abel, née en 1971 à Kork, est une écrivaine et réalisatrice allemande.
Susanne Abel a commencé à travailler comme éducatrice pour enfants et jeunes handicapés dans sa ville natale avant d'étudier à l'Académie allemande du cinéma et de la télévision à Berlin, puis de travailler dans l'industrie cinématographique. Lorsque le format docu-soap devient populaire en Allemagne à la fin des années 1990, elle réalise des projets pour la société de production cinématographique Filmpool à Cologne, alors dirigée par Gisela Marx.
Avec son premier ouvrage Stay away from Gretchen, Abel emmène ses lecteurs dans l'après-guerre en Allemagne, où, outre le traitement des personnes déplacées en Allemagne de l'Ouest, elle s'intéresse également au sort des enfants de l'occupation (« Brown Babies ").

Date première édition: août 2023

Editeur: Charleston

Genre: Roman , Roman historique

Mots clés :

Notre avis : 9 / 10 (1 note)

Enregistré le: 15 janvier 2024



Gislaine
Appréciation de lecture
La Poussière des souvenirs
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #1 du : 15 février 2024
Coup de coeur pour ce 1er roman de l'allemande Susanne ABEL.

Ce roman est prenant. En alternance, le lecteur découvre la jeunesse de Greta, pendant la 2ème guerre mondiale, fuyant l'avancée des Russes en Prusse orientale puis sa vieillesse en 2015. L'autrice alterne les époques passé-présent avec une grande maîtrise.

Greta est le fil rouge. Sa jeunesse a été très mouvementée, l'exil, l'Allemagne hitlérienne, la guerre, la misère, puis ce fut l'occupation par les Alliés. Dans le roman, les GI occupent la région de Cologne, Heidelberg et Mannheim.
La 2ème époque se situe en 2015. Le fils de Greta, présentateur de télévision, va peu à peu découvrir le secret de famille.

Si les protagonistes sont fictifs, la restitution historique est bien documentée et donne de l'épaisseur aux personnages (comme l'explique l'autrice dans la postface).
Divers thèmes sont abordés : l'après-guerre, la vieillesse, le racisme en Allemagne et aux États-Unis, le sort des Métis, la mémoire, les traumatismes, les réfugiés, la crise migratoire en Europe...
Le "Brown Baby Plan" de Mabel Grammer a été une découverte pour moi.
Ce livre permet de comprendre tout un pan de l'histoire allemande rarement évoqué.

Petit bémol, la fin s'emballe un peu trop, mais ce fut une lecture très plaisante et intéressante.

EXTRAITS :
Dans une note de novembre 1950 adressée à tous les bureaux du service d'aide à l'enfance, à l'organisation catholique Caritas et à la Mission intérieure protestante, le ministère de l'Intérieur demande à ces organismes de prendre position sur la question de la "déportation des enfants noirs métis vers l'Afrique".
Page 461

Il savait qu'entre 1945 et 1955, il y avait eu en Allemagne près de 68 000 enfants illégitimes nés de soldats des armées d'occupation alliées et de femmes allemandes. Une bonne moitié d'entre eux avaient un père américain.
Mais on ne s'est intéressé qu'aux 4 800 qui se distinguaient par leur couleur de peau.
Page 462

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