Tous complices ! - MARCHISIO Benoit

Couverture Tous complices ! Abel trime sur son vélo. Coursier pour une plateforme de livraison de repas à domicile, il sillonne Paris. Lena répare les bécanes défoncées. Au bord du périphérique, elle retape les vélos des mineurs ou des sans-papiers qui livrent des repas. Igor défend ce nouveau prolétariat.
Jeune avocat ambitieux, il voit dans ce combat une occasion unique de réaliser son idéal et de se faire un nom. La dégradation des conditions de travail, la frustration des coursiers conscients du jeu de dupes proposé par l'application... Voilà le décor.
Abel, Lena et Igor se trouvent mêlés à un affrontement médiatique orchestré par un journaliste vedette sans scrupule.
C'est l'histoire. La ville gronde. Tout peut arriver dans cet engrenage fatal. Il suffit d'une étincelle.

Biographie de l'auteur

Benoît Marchisio est directeur délégué à l'artistique à la fiction internationale et aux acquisitions à France Télévisions depuis 2018.

Il est diplômé en économie de l'Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence (2005-2010) et titulaire d'un Master D2A Droit, économie et gestion de l'audiovisuel de l'Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne (2010-2011).

Date première édition: février 2021

Editeur: les arènes

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 24 mars 2021



Gislaine
Appréciation de lecture
Tous complices !
Appréciation : 7,5 / 10
Commentaire #1 du : 02 avril 2021
"Coursier-livreur", ton univers impitoyable …

Vous les avez déjà vus, eux, les livreurs à vélo. Ils sont généralement agglutinés devant les restaurants. Abel en fait partie et nous allons le suivre dans sa petite entreprise.
Tout est nouveau pour ce jeune étudiant fauché. C’est même un bon plan : il sera son propre patron et travaillera comme il veut et quand il veut !
Tout d'abord, il y a quelques formalités incontournables : achat d'un vélo (189 euros), achat d’un téléphone sur Blackmarket (39 euros), forfait à 8,90 euros, paiement d'une caution pour le sac isotherme, déclaration de sa microentreprise et ouverture d’un compte sur l’Appli. Ses dépenses s’élèvent à 313 euros mais devraient être rapidement remboursées.
Il est coursier-partenaire et l’Appli s’occupe de tout : mise en relation avec les restaurants, trajets, digicodes et adresses de livraison.

En 4 saisons et à la force du mollet, Abel arpente Paris et découvre son architecture, les gens aux terrasses de café oubliant leur quotidien morose dans l’ambre d’une rôteuse tiède (p63). Pas le temps de souffler, le chrono le rappelle à l’ordre, le rythme devient effréné, la prise de risque s’accentue, les 3 bips vont bientôt retentir, Abel ne peut pas être en retard.
Le lecteur est happé dans ce tourbillon et se demande si Abel va tenir le coup dans la jungle des scooteurs. Il côtoie l’économie souterraine et les laisser-pour-compte de notre société déshumanisée. D’autres précaires gravitent autour d’Abel : un avocat qui aimerait se faire un nom, une prof sans élèves, des jumelles ayant fugué de leur famille d’accueil, une journaliste diplômée qui cherche un CDI … et aussi de plus précaires que lui : ceux qui n’ont pas pu ouvrir de compte sur l’Appli et qui sous-louent.

Ce thriller social nous donne matière à réfléchir. Ces plateformes numériques échappent à la réglementation du travail salarié en détournant le statut de microentrepreneur pour offrir un service « à la demande » très peu rémunéré. Elles ont créé une économie des petits boulots (quelques euros la course).
Alors devons-nous les boycotter ? ou bien les obliger à prendre leurs responsabilités ? L’état de devrait-il pas légiférer afin de remédier à la précarité des demandeurs de travail ?

Bonne nouvelle : une réglementation a déjà commencé à contraindre les plateformes Uber taxi en Angleterre.

C’est un roman social, présenté comme un documentaire, qui se lit très facilement.
Éditions Les arènes dont la collection EQUINOX a pour slogan " Trouver du sens au chaos" ... On ne pouvait pas trouver mieux pour ce roman.

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