Les amis de la bibliothèque

Cinq personnages : - Salvatore Roncone, vieux paysan calabrais - Renato, son fils - Andrea, sa belle-fille très citadine, de Milan - Hortensia, une femme comme lui - Brunettino, le bébé, la fierté de son grand-père. Cela commence par l'arrivée de Roncone à Milan qu'il déteste, pour vivre dans l'appartement de son fils et sa bru : on apprend que l'homme est atteint d'un cancer avancé, sa Rusca ainsi qu'il l'appelle. Il revient du musée Giuli de Rome où il a été marqué par le sourire étrusque d'un couple sculpté. Et c'est toute l'histoire d'une sérénité symbolisée par cette expression vieille de 2500 ans atteinte par Roncone à travers l'apprentissage de la tendresse filiale avec Brunettino et mariale à travers la rencontre d'une femme comme son double, Hortensia. Le roman est émouvant, raconte la transmission entre générations, la perpétuation des traditions, ici calabraises, face à la vitesse de la modernité incarnée par Milan. Le personnage est truculent, il identifie son combat contre la Rusca et contre l'éducation moderne des parents à l'égard de son Brunettino à celui qu'il a mené contre les fascistes en héros. Sampedro a la force de nous dépeindre la transfiguration de son personnage, de revanchard qui souhaite la mort de son pire ennemi au début du roman au grand-père victorieux qui, après l'avoir vu dans un musée, trouve enfin la sérénité.

Peut-être le coup de coeur 2009 du comité de lecture de Semoy !

RESUME : Un vieux paysan calabrais, Salvatore Roncore, arrive chez son fils à Milan malade pour y subir des examens. Il déteste la vie dans le Nord, cette ville hostile et son ciel gris, mais c’est là qu’il rencontre son dernier amour : Bruno, son petit fils, qui porte le nom que ses camarades partisans lui avaient donné au temps du maquis.
Et sur le chemin qui le rapproche de la fin de sa vie, c’est aussi la rencontre avec une femme Hortensia et la révélation de la nature profonde de l’amour : tendresse et complicité, que la dureté de son monde ne lui avait pas donné à connaître.
Au contact de cette femme, mais peut-être encore plus à celui de l’enfant, les derniers jours du vieil homme, qui ne retournera jamais dans son village natal, prennent un autre sens, en même temps qu’il donne au petit de la ville de véritables racines.

La rencontre avec le sourire étrusque (sarcophage d’un couple dans le musée de la villa Giulia à Rome) guidera le vieux berger vers la sérénité, il lui sera d’une aide précieuse pour apprivoiser la mort et l’attendre en vivant intensément les derniers moments de sa vie.


CRITIQUE : Un livre touchant, où comment la rencontre d’une femme et de son petit fils va transformer cet homme plein de certitudes et le rendre meilleur et serein.