La sonate à Bridgetower : (Sonata Mulattica) - DONGALA Emmanuel

Couverture La sonate à Bridgetower

N’en déplaise à l’ingrate postérité, la célèbre Sonate à Kreutzer n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune musicien tombé dans l’oubli. Comment celui-ci est devenu l’ami auquel Beethoven a dédié l’un de ses morceaux les plus virtuoses, voilà l’histoire qui est ici racontée.
Au début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, et son père, un Noir de la Barbade qui se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Arri - vant d’Autriche, où George a suivi l’enseignement de Haydn, ils sont venus chercher l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent du garçon…
De Paris à Londres, puis Vienne, ce récit d’apprentissage aussi vivant qu’érudit confronte aux bouleversements politi - ques et sociaux – notamment la mise en cause de l’esclavage aux colonies et l’évolution de la condition des Noirs en Eu - rope – les transformations majeures que vit le monde des idées, de la musique et des sciences, pour éclairer les paradoxes et les accomplissements du Siècle des lumières.

Biographie de l'auteur

Emmanuel Boundzéki Dongala, né en 1941, est un écrivain et chimiste congolais.
Il est né de père congolais et de mère centrafricaine.
Il est diplômé Master of Sciences de la Rutgers University (U.S.A.) et Docteur ès Sciences de l'Université de Montpellier (France). Il a enseigné la chimie à la faculté des sciences de Brazzaville jusqu'à la guerre civile qui a ravagé le Congo en 1997.
A Brazaville il avait fondé en 1981 le Théâtre de l’Eclair, compagnie avec laquelle il avait monté plusieurs pièces d’auteurs congolais ou étrangers. Il avait également présidé l'Association nationale des écrivains du Congo.
Il vit depuis 1997 aux États-Unis où il est professeur de chimie à Simons' Rock Collège, dans le Massachusetts, et professeur de littérature africaine francophone à Bard College dans l'état de New-York.
Emmanuel Dongala est lauréat du Prix Fonlon-Nichols l'excellence littéraire 2003. La Bourse de Beaumarchais lui avait été attribuée en 1992.
Le feu des origines, roman, Albin Michel, 1987, Le Serpent à Plumes, 1998, Prix Charles Oulmont - Fondation de France (1988), Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire (1988), traduit en danois, en espagnol et en norvégien.
Il a reçu le 2 novembre 2010 le prix Virilo 2010 et le prix Ahmadou-Kourouma en 2011 pour son roman "Photo de groupe au bord du fleuve" paru chez Actes Sud..

Date première édition: avril 2017

Editeur: Actes Sud

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 26 septembre 2020



Gislaine
Appréciation de lecture
La sonate à Bridgetower : (Sonata Mulattica)
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 01 octobre 2020
A travers le portrait du George Bridgetower (1778-1860),

violoniste polonais tombé dans l'oubli, Emmanuel Dongala raconte avec minutie et érudition les grands bouleversements de la fin du 18e siècle : révolution politique (La prise de la Bastille et la révolution française) - révolution scientifique (Lavoisier, Condorcet ...) - révolution sociale et culturelle (Olympe de Gouges qui défend la cause des femmes, Choderlos de Laclos et son roman les liaisons dangereuses, les débats en faveur de l'abolition de l'esclavage ...).

Bien sûr la musique est au coeur de ce roman historique, raconté comme une grande aventure. L'auteur a pris des cours de musique classique pour mieux suivre ce jeune virtuose métis âgé de 9 ans qui a joué pour les aristocrates et les grandes cours européennes (Paris, Londres, Vienne).
George Bridgetower sera le 1er violoniste "noir", élève de Joseph Haydn. Il rencontrera un musicien original : Ludwig van Beethoven.

Un roman foisonnant écrit avec talent.

Extrait :
Elle est folle, celle-là. …/:... Trouvez-vous normal qu’elle demande l’abolition du mariage, qu’elle qualifie de « tombeau de l’amour » ? Qu’elle prône sans vergogne le vagabondage sexuel en demandant de prendre en compte les penchants naturels des partenaires à nouer des liaisons hors mariage ? Qu’elle exige que la loi institue un droit au divorce ? Pas étonnant qu’elle demande aux enfants nés hors mariage, je veux dire les bâtards, soient octroyés les mêmes droits qu’aux enfants légitimes. Rendez-vous compte ! Une femme qui ignore l’ordre naturel des choses et veut politiquer comme un homme, voilà l’Olympe de Gouge qu’admire tant notre cher Etta

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