Les silences des pères - BENZINE Rachid

Couverture Les silences des pèresUn fils apprend au téléphone le décès de son père. Ils s'étaient éloignés : un malentendu, des drames puis des non-dits et la distance désormais infranchissable. Maintenant que l'absence a remplacé le silence, le fils revient à Trappes, le quartier de son enfance, pour veiller avec ses sœurs la dépouille du défunt et trier ses affaires. Tandis qu'il débarrasse l'appartement, il découvre une enveloppe épaisse contenant quantité de cassettes audio, chacune datée et portant un nom de lieu.
Il en écoute une et entend la voix de son père qui s'adresse à son propre père resté au Maroc. Il y raconte sa vie en France, année après année. Notre narrateur décide alors de partir sur les traces de ce taiseux dont la voix semble comme resurgir du passé. Le nord de la France, les mines de charbon des Trente Glorieuses, les usines d'Aubervilliers et de Besançon, les maraîchages et les camps de harkis en Camargue : le fils entend l'histoire de son père et le sens de ses silences.

Biographie de l'auteur

Rachid Benzine, né en 1971, est un islamologue, politologue et enseignant franco-marocain.
Arrivé en France à l'âge de 7 ans, il devient plus tard champion de France de kickboxing en 1996. Avant de s'orienter vers des études d'Histoire et d'islamologie.
Il a enseigné à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, dans le cadre du Master "Religions et société", et a été chercheur associé à l'observatoire du religieux. Il a également donné des cours à la faculté catholique de Louvain La neuve et à la faculté de théologie protestante de Paris.
Rachid Benzine est notamment codirecteur de la collection Islam des lumières aux éditions Albin Michel.
Écrivain prolixe, il s'attache à penser un islam en phase avec notre temps et s'investit également dans le dialogue islamo-chrétien.

Date première édition: août 2023

Editeur: Seuil

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 6.50 / 10 (2 notes)

Enregistré le: 18 décembre 2023



Marie-Claire
Appréciation de lecture
Les silences des pères
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #2 du : 25 janvier 2024
L’auteur découvre l’histoire de son père et raconte à travers lui le parcours d’un immigré marocain à partir des années 60.
C’est d’abord un récit touchant sur la relation pères-fils, celle du narrateur avec son père et celle de ce dernier avec son propre père resté au Maroc.En retrouvant les cassettes dans l’appartement du défunt,il trouve enfin la voix de ce taiseux,il comprend quel genre d’homme il était. A noter aussi qu’il n’y a aucune cassette en provenance du Maroc, le grand-père aussi reste silencieux dans ce roman.
C’est aussi un récit qui a une valeur documentaire car on évoque les conditions d’embauche,de travail des immigrés aussi bien dans les cassettes que lors des rencontres quand le fils se lance sur les traces des amis de son père.Chacun d’eux raconte un moment de sa vie dans un lieu différent.
C’est un bon moment de lecture , l’écriture est sobre et touchante cependant je trouve que l’auteur a voulu être trop exhaustif comme s’il voulait montrer tous les métiers exercés par ces immigrés : la mine, la cimenterie, le camp de harkis ….Je trouve que c’est trop « catalogue ».
Idem pour le personnage du père tour à tour musicien,cinéaste, tout en étant syndicaliste, tous ces talents, toutes ces facettes font de lui un personnage peu crédible à mes yeux.L’hommage perd un peu de son intensité.
Gislaine
Appréciation de lecture
Les silences des pères
Appréciation : 6,5 / 10
Commentaire #1 du : 22 décembre 2023
Un fils qui s'était éloigné de la maison familiale, revient pour les obsèques de son père.

Fortuitement, il découvre des K7 dans lesquelles son père raconte son arrivée en France comme travailleur marocain.

J'ai bien aimé le début de ce roman.
Je ne connaissais pas le personnage de Félix Mora, militaire puis recruteur au Maroc de main d'œuvre bon marché pour les Charbonnages de France. Il aurait recruté 78 000 marocains entre les années 1960 et 1977 (source INA).
Le père travaille comme mineur (gueule noire), puis dans une cimenterie (gueule grise), dans le bâtiment…
On imagine la désillusion et la souffrance...

Le roman raconte l'enquête que mène ce fils pour comprendre ce père si taiseux…
À ce moment, je n'ai plus adhéré à l'histoire, car l'auteur force le trait, ce qui le rend à peine crédible. Ce père taciturne et renfermé aurait des qualités insoupçonnées, racontées par les anciens qui l'auraient côtoyé. Le fait que ce livre soit court, le rend superficiel. Dommage !

Peut-être aurez-vous un autre avis ?
Alors, lisez-le ! C'est un pan de notre histoire économique et sociale.

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