Mouton - MORGIEVE Richard

Couverture Mouton

" La semaine dernière le Président a déjà supprimé la quatrième semaine de congé et la dictée.
Le mois prochain ça sera peut-être l'accent circonflexe et les cancers dits de confort, on verra. En attendant c'est bien le soir chez soi. On se repose des tracas de la journée tout en étant connecté avec le monde et la grande question du moment : les mangeurs compulsifs de frites qui demandent aux pouvoirs publics l'interdiction des frites, à cause de la surcharge pondérale. C'est épineux, pas facile d'avoir son opinion."

Richard Morgiève attaque à l'acide la société de consommation à travers l'histoire d'un homme doux et poli qui finit par sortir de ses gonds. Richard Morgiève livre avec Mouton sa première satire à l'humour décapant. Il a choisi Carnets Nord parce qu'une maison indépendante située au métro Mouton (-Duvernet) lui convient pleinement.

Biographie de l’auteur

Ecrivain et scénariste Richard Morgiève est né en 1950 à Paris. Deux drames marquent très tôt sa vie, et de façon définitive, le décès de sa mère lorsqu’il avait sept ans et le suicide de son père six ans plus tard. Rendu à lui-même dès sa majorité, il vit de petits travaux en tous genres, dont déménageur de caves et d’appartements abandonnés, métier qu’il exercera jusqu’à 29 ans : libre au volant de sa camionnette avec Marie-Jo et la bande…
En 1970 paraît un premier recueil de poésie à compte d’auteur, mais écœuré par ce système ( payer pour se lire ) il se jure de ne plus écrire avant 10 ans. En 1980 il a arrêté son travail de déménageur et publie Allez les Verts. Depuis il n’a cessé d’écrire, comme romancier, scénariste, dialoguiste pour le cinéma et la TV, avec notamment l’adaptation de son roman Fausto.

 

Date première édition: janvier 2010

Editeur: Carnets Nord

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 4 / 10 (1 note)

Enregistré le: 09 octobre 2012



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Mouton
Appréciation : 4 / 10
Commentaire #1 du : 09 octobre 2012
C'est en gros l'histoire d'un mec frustré qui découvre sa frustration et accouche de lui-même dans la douleur. Donc le thème n'est pas franchement neuf mais la façon de le traiter, elle, se voudrait novatrice. Il y a pas mal de façon de faire style mais pareillement, beaucoup ont été usées jusqu'à la corde.

Ici Morgièvre va jouer sur plusieurs registres. Déjà au niveau basique, il utilise la typographie. Polices et tailles de caractère alternent sans apparence de logique, si ce n'est l'utilisation du gras et du gros pour les cris et les injonctions. Pas vraiment original ! Ensuite les mots, ils sont orthographiés de manière fantaisiste, parodie, plutôt réussie cette fois-ci, du langage SMS. Et enfin le style : utilisation de la première personne avec télescopage de la narration et des pseudo dialogues ou monologues.

Le seul point à peu près "classique", c'est le déroulement de l'intrigue qui suit une progression logique avec un resserrement de l'action sur un laps de temps normé.
J'avoue que l'idée de départ, un double de vous, votre inconscient, qui vous pourrit la vie tandis que de manière consciente vous essayez dans le même temps de vous préserver de vos pulsions, me paraissait engageante, mais franchement j'ai été rebuté par le style. L'utilisation de la vulgarité est une transgression bien gentillette qui plutôt que de dénoncer la vulgarité de notre époque - ce qu'elle prétend dans ce livre - rentre dans le moule d'un certain conformisme. Les allusions quasi obsessionnelles à une vision stéréotypée de l'homosexualité m'ont aussi beaucoup agacé.

Bref je trouve que ce livre rate un peu sa cible ; c'est dommage car on sent de réelles potentialités humoristiques qui auraient pu rendre la lecture de ce livre moins ennuyeuse.

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