Les amis de la bibliothèque

Ce petit chef-d'oeuvre est inclassable. Il fait parti de ces "traits" littéraires qui savent trouver un public presque spontanément. Avec une écriture d'une rare efficacité tout est dit du fascisme. En quelques lignes l'auteur nous montre comment la très subtile alliance entre la peur et le conformisme de la pensée contamine les esprits à la manière d'un virus. La pensée unique se fixe dans les esprits et empêche dans le même temps toute expression de révolte ne serait-ce que par le bon sens. Celui-ci aussi est annihilé, nous voyons bien que le héros a des velléités de pensées autonomes mais il ne peut les exprimer. Il suffirait d'un rien, que les gens se remettent à communiquer pour que tout le système s'effondre, que son absurdité éclate au grand jour. Justement, la peur qui est instillée empêche la communication. Chacun se replie sur soi et espère arriver à passer entre les gouttes. C'est à dire que pour se maintenir le système utilise les réflexes les plus archaïques de l'humanité. Ce qui est visé ici bien sûr ce sont les totalitarismes mais ont pourrait aussi très bien transposer tout ceci à nos sociétés où certains - les grandes firmes - miment les Etats totalitaires. Elles imposent leurs normes de consommation en matraquant les esprits à travers la publicité. Quand on voit le diktat des marques sur l'esprit en particulier des plus jeunes on ne peut s'empêcher d'y voir une forme d'aliénation de la pensée. Elles n'utilisent pas la peur primaire de la répression mais celle plus subtile de l'exclusion du groupe. On arrive même à voir des psychologues - pour qui roulent-ils ? - culpabiliser les parents qui tentent de résister dans leur éducation au consumérisme.

Où l'on voit que ce livre roboratif nous parle de tout plein de choses, du passé bien évidemment mais aussi de toutes les formes de pensées uniques qu'elles soient religieuses à travers les intégrismes ou bien économiques quand le capitalisme se voudrait la seule norme incontournable pour diriger nos sociétés vers des lendemains radieux. Pour résister nous devons penser notre propre aliénation.

ce petit livre est un peu déroutant on a l 'impression de n 'avoir qu 'un chapitre d 'un livre on attend un peu la suite .

et la passivité des personnages face a un pouvoir totalitaire est dérangeant .

un peu dur de trouver de l 'humour dans ce récit