L'heure exacte : Et autres nouvelles - MANEA Norman

Couverture L'heure exacte : Et autres nouvellesL'Heure exacte esquisse l'impossible retour à la vie après l'expérience de la déportation. Jamais Norman Manea n'oubliera son enfance passée dans les camps de Transnistrie, son "Initiation" à l'horreur, à la peur, à la mort, à l'innommable enfin. L'écriture est pourtant un exutoire par où s'épanche cette blessure qui ne cicatrise pas, un palliatif au bonheur obligatoire sous le régime du clown des Carpates, puis à la douleur du déracinement, de l'exil. Une écriture dense et pudique, qui fait la part belle à l'image et à la métaphore, touchant à l'onirisme et à l'hallucination : comme si le petit déporté était désormais incapable d'appartenir au réel et de réintégrer la vie.

Biographie de l’auteur

Norman Manea, né en Bucovine en 1936, choisit de quitter la Roumanie en 1986 pour s'établir à Berlin, puis bientôt à New York, où il vit aujourd'hui. Il est l'auteur roumain le plus traduit au monde et son œuvre a été couronnée par de nombreux prix, dont le Médicis étranger en 2006 pour Le Retour du hooligan.

Date première édition: octobre 2007

Editeur: Seuil

Genre: Nouvelle

Mots clés :

Notre avis : 0 / 10 (1 note)

Enregistré le: 10 mars 2013



Pomah
Appréciation de lecture
L'heure exacte : Et autres nouvelles
Appréciation : / 10
Commentaire #1 du : 10 mars 2013
Avertissement du lecteur : ce livre est très particulier. Il est impossible d'émettre une appréciation.


( NORMAN MANEA écrivain né en 1936 fut déporté à l’âge de 5 ans avec sa famille – ils reviendront mais avec beaucoup de cicatrices – ces ouvrages critiques sur le gouvernement du pays le feront fuir vers les ETATS- UNIS).

Premières pages : la vie au quotidien dans un camp d’internement vu par les yeux d’un enfant de 5 ans – la longue description d’un chandail tricoté par sa mère, qui ressemble plus à la découverte d’un animal qu’on va essayer d’approcher, d’apprivoiser, de toucher, de sentir, met le lecteur dans une ambiance de métaphores où le stylo s’attarde dans de longues descriptions où tout semble flotter dans un monde parallèle que jamais l’auteur n’arrive à toucher…..

Style particulier tout au long des pages, où se côtoient avec beaucoup de pudeur le terrible souvenir de la déportation, le chagrin qu’on refoule, la redécouverte des « autres » qui n’arrivent pas à le ramener à la réalité, l’impossible intégration après ce passage. Ce n’est pas une deuxième naissance, mais une seconde mort, la première dans le camp, la seconde avec l’exil, le temps passe, marqué par l’horloge qui fixe une action de cet enfant qui grandit sans que l’on sente son cœur battre.

Une cicatrice qui ne se referme pas, de la douceur des mots dans la violence de la souffrance.

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