500eme anniversaire de la Renaissance
RenaissanceS en Europe à travers les collections des Musées d’Orléans
Le jeudi 14 novembre 2019
La conférence de Corentin Dury est une invitation enthousiaste à découvrir les œuvres Renaissance, dont recèle Orléans, qui connaît au 16 eme siècle, une grande vitalité sur le plan des arts et de l'architecture. La Renaissance, cela évoque l'Italie, Léonard de Vinci, à l'honneur cette année, mais c'est bien plus subtil et plus divers que cela, nous explique Corentin Dury, conservateur du patrimoine, en charge des œuvres anciennes au musée des Beaux-Arts d'Orléans.
Extraits de la conférence de Corentin Dury
Certes il y a Botticelli (1445-1510) mais il y a aussi Jean Bourdichon (1456-1521) à travers son œuvre d’enlumineur, l’enluminure étant absente de la production italienne. Il y aussi Albrecht Dürer (1471-1528) qui illustre une Renaissance proprement germanique. Citons encore Bernard van Orley (1488-1541) artiste né à Bruxelles qui s’est illustré avec ses cartons de tapisseries.
A l’intérieur même de l’Italie il serait vain de chercher une unité. Les rivalités entre Sienne et Florence par exemple se traduisent aussi dans les œuvres picturales sur le choix et le traitement des sujets.
L’œuvre de Donatello (1386-1466) en sculpture illustre bien le passage du Moyen-Âge à la Renaissance.
Michel-Ange (1475-1564) va représenter pour toute une génération d’artistes florentins un immense bouleversement. Beaucoup, après avoir vu le plafond de la Chapelle Sixtine renouvelleront leur art.
Michel-Ange en s’appuyant sur une monumentalité revendiquée, va mettre l’homme au centre de l’œuvre donc du monde comme le théorisent les humanistes.
Léonard de Vinci - Michel-Ange - Donatello - Brunelleschi
Les références à l’Antiquité sont omniprésentes dans les œuvres de la Renaissance. On ne se contente pas de copier l’antique, on le réadapte et on l’interprète. L’introduction de la perspective régie par des lois mathématiques, loin de freiner la créativité des artistes, leur permet une expression nouvelle. En architecture Filippo Brunelleschi (1377-1446) manifeste ce goût nouveau qui s’exprime aussi bien dans l’art que dans l’invention de techniques de construction nouvelles et qui s’appuie sur des références très mathématiques.
L’œuvre de Donatello (1386-1466) en sculpture illustre bien le passage du Moyen-Âge à la Renaissance.
Michel-Ange (1475-1564) va représenter pour toute une génération d’artistes florentins un immense bouleversement. Beaucoup, après avoir vu le plafond de la Chapelle Sixtine renouvelleront leur art.
Michel-Ange en s’appuyant sur une monumentalité revendiquée, va mettre l’homme au centre de l’œuvre donc du monde comme le théorisent les humanistes.
De là va naître le Maniérisme. C’est un aboutissement et en même temps une réaction à l’illusion d’une perfection mathématique de la perspective et des proportions. Le Maniérisme s’affranchit de ces canons en les dépassant. Les proportions ne sont plus respectées et les corps sont soumis à des torsions (cf. la figure serpentine dessinant un S), les couleurs deviennent acides avec des ajouts de blanc.
Maniérisme au Pays-Bas
Des artistes comme Rosso Fiorentino (1495-1540), Jacopo Da Pontormo (1494-1557), Agnolo Bronzino (1503-1572) tous artistes florentins, représentent la quintessence du Maniérisme. Voir également en sculpture Baccio Bandinelli (1488-1560).
Le Maniérisme va se diffuser dans toute l’Italie et en dehors par exemple Jacob de Becker (1545-1585) peintre anversois, Maarten van Heemskerck (1498-1574).
Les thèmes retenus ne sont plus forcément religieux et quand ils le sont, la peinture s’émancipe du message pour devenir autonome. L’œuvre existe désormais par elle-même et pour elle-même. Ceci entraîne une révolution de la pratique artistique.
4 tableaux placés très haut et aux proportions déformées pour être admirés d'en bas.
Autres Renaissances
En France la première école de Fontainebleau sous le règne de François 1er et la seconde sous celui d’Henri IV sont certes largement influencées par l’Italie d’autant plus que de nombreux peintres italiens y participent mais la galerie François 1er est impensable dans un autre contexte que celui de la monarchie française.
En architecture, la Renaissance française est particulière. Les monuments - bien qu’inspirés de l’antique - ne reprennent pas tous les canons italiens, voire par exemple les toits à deux pans avec leurs lucarnes.
L’Allemagne, comme l’Italie, n’est pas un ensemble politique homogène, c’est principalement un espace linguistique. La Renaissance va également s’y déployer dans un humanisme proprement germanique avec Quentin Metsys (1466-1530), Marinus van Reymerswale (1490-1546) largement influencés par Albrecht Dürer.
L’Angleterre connaît elle aussi une Renaissance à travers les costumes, la manière des portraits.
En conclusion il serait erroné de voir la Renaissance comme un tout. Certes le mouvement est parti d’Italie mais il était général. L’art « renaissant » traduisit les nouvelles conceptions de la religion, de la philosophie et de la science. Il mit l’homme au centre. Tout ne dépend donc pas de l’Italie. Un dernier exemple avec l’emploi de matériaux nouveaux comme l’émail (cf. le maître du triptyque d’Orléans), nous pourrions aussi citer « l’art de la grisaille ».
Passionné et passionnant, Corentin Dury nous a donné des clés pour mieux comprendre
les œuvres que nous allons découvrir le 29 novembre lors d'une visite guidée du musée.
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Il souhaite nous présenter les œuvres du musée de la Renaissance (1300-1610) au travers de ces deux foyers d’inspiration : l’Italie et les Flandres.
La fresque est une technique particulière de peinture murale dont la réalisation s'opère sur un enduit avant qu'il ne soit sec. Le terme vient de l'italien affresco qui signifie « dans le frais ».
Le flamand Jan Van Eyck (1390-1441), au service du duc de Bourgogne Philippe le Bon, est considéré comme le premier à représenter les portraits en buste : le visage, vu de trois-quarts, est tourné vers la gauche, et les yeux fixent souvent le spectateur, ce qui constituait à l’époque une innovation radicale.
Notre visite au musée s'achève ...
Les grands noms à ne pas oublier : Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, le Titien, Van Heck. Otto Van Veen, maître de Rubens.
Ce n'est qu'une première approche, y retourner sera un projet à mettre en œuvre pour 2020.
Pour aller plus loin :
Wikipédia : La renaissance
https://fr.wikipedia.org/wiki/Renaissance
Musée des beaux arts Orléans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_des_Beaux-Arts_d%27Orl%C3%A9ans
Histoire de l’art
http://www.histoiredelart.net/courants/la-renaissance-1.html
Aménager le paysage - Portraits de Loire à la Renaissance 1/6
https://www.youtube.com/watch?v=4mlUSUmiNKM
Aménager les villes - Portraits de Loire à la Renaissance 2/6
https://www.youtube.com/watch?v=Eg_Pzy1mElg
Les aléas de la navigation - Portraits de Loire à la Renaissance (3/6)
https://www.youtube.com/watch?v=ExFa_Y8TB8I
Les produits commercialisés - Portraits de Loire à la Renaissance 4/6
https://www.youtube.com/watch?v=UlTpolqAWt0
Voyager, entre guerre et paix - Portraits de Loire à la Renaissance 5/6
https://www.youtube.com/watch?v=rv1_21icMtY
https://www.youtube.com/watch?v=W5NOjFoWjeM
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Les Amis de la Bibliothèque remercient chaleureusement
le Musée des Beaux Arts d'Orléans