Vous n'aurez pas ma haine - LEIRIS Antoine

Couverture Vous n'aurez pas ma hainelogo coup de coeurAntoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume.
À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.
C’est ce quotidien, meurtri, mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant.

Biographie de l'auteur

Antoine Leiris, né en 1981, est un journaliste et écrivain français.
Il passe un DEUG de droit avant de devenir journaliste culturel.
De 2011 à 2014, il réalise pour France Info l’émission "Tableauscopie" consacrée à la peinture et décide de quitter son poste afin d'écrire un roman.
Il rencontre Luna-Hélène Muyal en 2003 avec laquelle il a un fils en 2014. Son épouse, alors âgée de 35 ans, figure parmi les 89 morts de l'attentat commis au Bataclan le 13 novembre 2015.
Trois jours après les attentats, il publie sur Facebook un message intitulé "Vous n’aurez pas ma haine" qui connaît un fort retentissement, faisant notamment la une du quotidien "Le Monde".
En mars 2016, il publie chez Fayard son premier livre sous le même titre. En novembre 2016, France 5 diffuse un documentaire également nommé" Vous n’aurez pas ma haine" qu'il réalise.
En septembre 2018, Anne Hidalgo recrute Antoine Leiris au poste de "plume officielle".
Quatre ans après la mort de sa femme, il publie "La vie, après" (2019), le récit de cette période avec son fils âgé de quelques mois lors du décès de sa mère.

Date première édition: mars 2016

Editeur: Fayard

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 10 / 10 (1 note)

Enregistré le: 25 février 2021



MB
Appréciation de lecture
Vous n'aurez pas ma haine
Appréciation : 10 / 10
Commentaire #1 du : 01 mars 2021
Quelle émotion au fil des pages, quel témoignage emprunt de délicatesse, poignant souvent, de la détresse de ce mari et père confronté avec son très petit enfant à la perte soudaine brutale et violente de son épouse

Il partage son chagrin avec son tout-petit Melvil âgé de 17 mois :
" ...il a passé neuf mois dans le ventre de sa mère à l'écouter vivre, son cœur battait le rythme de ses journées,...ses paroles la musique de sa vie naissante. Je veux qu'il entende, l'oreille collée à ma poitrine, ma voix lui dire mon chagrin, qu'il sente mes muscles tendus par la gravité de l'instant,...que la vie continuera"

Le papa montre une photo à Melvil :
"il la désigne immédiatement d'un doigt anxieux, se tourne vers moi, le sourire inversé et des larmes chaudes au bord des yeux.
Je m'effondre, lui explique comme je peux que sa maman ne pourra pas revenir, qu'elle a eu un grave accident, que ce n'est pas de sa faute, qu'elle aurait aimé être avec lui, mais qu'elle ne pourra plus.
Il pleure comme je ne l'ai jamais vu pleurer.
...son premier chagrin, la première fois qu'il est triste pour de vrai"

Le mari réfléchit à leur ancienne famille :
"d'une rafale de mitraillette, ils ont dispersé notre puzzle.
Et, lorsque pièce après pièce nous le recomposerons, ce ne sera plus le même.
Il manquera quelqu'un sur le tableau, il n'y aura plus que nous deux, mais nous prendrons toute la place...
C'est dans nos yeux qu'on lira sa présence, dans notre joie que brûlera sa flamme, dans nos veines que couleront ses larmes"

Le mari admet son désarroi :
"on a toujours l'impression...que celui qui survit au pire est un héros.
...la fatalité a frappé, c'est tout
Elle n'a pas cherché à savoir si j'étais prêt pour ça. Elle est venue chercher Hélène, et m'a obligé à me réveiller sans elle.
Depuis
je ne sais pas où je vais,
je ne sais pas comment je m'y rends,
et il ne faut pas trop compter sur moi"

il s'interroge sur sa capacité à agir :
"et tout à coup, j'ai peur
peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'on attend de moi

aurai-je encore :
le droit de ne pas être courageux
le droit d'être débordé
le droit d'être en colère
le droit de boire trop et de fumer encore
le droit de faire des erreurs
le droit d'avoir des mauvais jours
le droit de ne pas être de bonne humeur
le droit de n'être pas capable"...

et le livre se poursuit avec la lettre d'adieu écrite par le papa du petit à sa défunte maman le jour de l'enterrement,
si touchante

"...papa m'a dit qu'on se débrouillerait et que quand ça n'ira pas, on penserait à toi parce que tu seras là, avec nous.

Il m'a dit que nous n'étions pas les seuls à t'avoir aimée, mais que personne ne t'avait aimée aussi fort que nous.

Il faut que tu me pardonnes parce que je n'ai pas pu venir aujourd'hui."

Un livre rare, un coup de cœur

Ecrire un avis de lecture

  • Les champs obligatoires sont marqués avec une *.

Si vous avez des difficultés à lire le code, cliquer sur le code lui-même pour en générer un nouveau.
Recopier le code de sécurité :