Toute passion abolie - SACKVILLE-WEST Vita

Couverture Toute passion abolie« En un éclair lady Slane sentit que le puzzle éclaté de ses souvenirs venait de se reconstituer [...]. Elle se retrouva sur la terrasse de la villa indienne désertée [...]. Elle appuyait ses bras sur le parapet brûlant, faisant pivoter lentement son ombrelle. En fait, elle se tenait ainsi pour dissimuler son trouble car elle venait de se retrouver à l’écart de tous avec ce jeune homme à ses côtés.»
Le jour même de la mort de son mari Henry Holland, comte de Slane, lady Slane décide de vivre enfin sa vie. Elle a quatre-vingt-huit ans. Lady Slane surprend alors son entourage en se retirant à Hampstead. Dans sa nouvelle demeure, toute passion abolie par l’âge et le choix du détachement, lady Slane se sent libre enfin de se souvenir et de rêver…

Biographie de l'auteur

Victoria Mary Sackville-West (1892-1962), Lady Nicolson, plus connue sous le nom de Vita Sackville-West, est une poétesse, romancière, essayiste, biographe, traductrice et jardinière anglaise.
Elle est la fille unique de Lionel Edward Sackville-West, 3e baron de Sackville, et de son épouse - et cousine germaine - Victoria, qui fut intime d'hommes illustres. Étant une femme, la loi anglaise l'empêche d'hériter à la mort de son père en 1928 de l'immense château élisabéthain et des domaines de Knole House, ce qui affecte le reste de sa vie.
En 1913, elle épouse Harold Nicolson (1886-1968), diplomate de 1909 à 1929, puis journaliste, membre du Parlement, auteur de biographies et de romans. Elle forme avec lui un des couples les plus hétérodoxes et les plus célèbres d'Angleterre. Le couple a deux enfants, Benedict Nicolson (1914-1978), historien de l'art, et Nigel Nicolson (1917-2004), politicien et écrivain.
Elle entretient une liaison passionnée avec Violet Tréfusis (1894-1972), fille de la courtisane Alice Keppel, qui était la maîtresse officielle du roi Édouard VII. Le roman "Ceux des îles" ("Challenge", 1923) témoigne de cette histoire.
L'aventure pour laquelle on se souvient le plus de Sackville-West est avec la grande romancière Virginia Woolf à la fin des années 1920. Virginia lui dédie "Orlando" (1928). Elle devient son éditeur à la Hogarth Press en 1924.
En 1931, Vita Sackville-West s'engage dans une liaison avec la journaliste Evelyn Irons. Elle fréquente aussi Mary Garman et d'autres femmes.
"Au temps du roi Édouard" ("The Edwardians", 1930) et "Toute passion abolie" ("All Passion Spent", 1931) sont sans doute ses romans les plus connus de nos jours.
En tant que poète Vita Sackville-West est deux fois lauréate du Prix Hawthornden (en 1927 et en 1933), cas unique dans l'histoire de ce prix littéraire. En 1947, elle tient une chronique hebdomadaire dans "The Observer", intitulée In Your Garden. En 1948, elle devint membre fondateur du comité des jardins du National Trust.

Date première édition: janvier 1931

Editeur: Le livre de Poche

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 01 avril 2020



MB
Appréciation de lecture
Toute passion abolie
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 09 avril 2020
j'ai fait là une belle découverte de cet auteur

Je comprends la démarche de cette vieille dame qui décide de quitter ce qui fut son existence au moment du décès de son époux qui fut vice-roi, ce qui explique le faste de leur vie commune

Elle se détache des biens accumulés au fil du temps, dont ses bijoux qu'elle offre à l'aîné de la fratrie :

"Genoux (son employée) confiait à Herbert, devenu leur héritier les perles brutes, les émeraudes non taillées,..des écrins de velours rouge s'ouvraient, révélant bracelets et colliers...un véritable butin !...Les yeux de William et Lavinia étincelaient mais lady Slane ignora leurs regards envieux et ne tint pas compte de leur ressentiment devant cette folle distribution...Il n'était pas venu à l'esprit de Lady Slane qu'elle pouvait partager"

Paisible, dans sa nouvelle demeure qu'elle a choisie, elle se rappelle son passé :
"Lady Slane possédait ce privilège de pénétrer jusqu'au plus profond du coeur de la jeune fille qu'elle avait été.
Sa vocation secrète était de devenir peintre mais les conventions l'en ont empêchée et elle a fait un "beau mariage"

Dans sa retraite elle se remémore son union avec Henry :
"lady Slane se demanda quelle véritable entente les avait unis. La froideur avec laquelle elle analysait aujourd'hui leur relation l'effrayait...Heureuse ! Qui pouvait dire qu'elle l'avait été ? Heureuse, qu'est-ce-que cela signifiait ?

...OUI Henry lui était plus cher que tout. Il l'avait attirée dans un piège, en lui faisant abandonner sa propre ambition.

Elle retrouve une connaissance du passé qui ne mâche pas ses mots :
"Vous avez été volée de la seule chose qui importait pour vous...Regardez les choses en face, lady Slane ! Vos enfants, votre mari votre belle situation n'étaient que des barrières qui vous dérobaient à vous-même. Vous les avez choisis comme substituts de votre vocation."

J'ai apprécié les réflexions qu'on peut avoir à propos de la fin de vie de cette 'belle personne'

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