Repas de morts - BORTNIKOV Dmitri

Couverture Repas de mortsDans un univers onirique et mystérieux, père, mère, et grands-parents reviennent d’entre les morts, au gré des souvenirs du narrateur. J'ai rien à faire là.

Biographie de l'auteur

Dmitri Bortnikov est un écrivain russe, né en 1968 à Samara. Il a entamé des études de lettres qu’il a dû arrêter pour faire son service militaire. Il a été tour à tour cuisinier, aide-soignant, professeur de danse. Son premier roman "Le syndrome de Fritz" (2002) a obtenu le Booker Prize russe en 2002 ainsi que le prix National best-seller la même année. "Svinob?urg" (Amphora, Saint-Pétersbourg, 2003), son deuxième roman a été salué par la critique. "La belle endormie" (Prestige Kniga, Moscou), son troisième roman a paru en 2005.
En 2011, le "Repas de morts" (éditions Allia), est de nouveau remarqué par la critique.
En 2017, Dimitri Bortnikov revient avec un roman-fleuve, Face au Styx, dans lequel on suit Dimitri, un exilé russe qui s’installe à Paris et traîne dans les rues de la capitale, y rencontre des âmes perdues comme lui et tombe amoureux. Dmitri Bortnikov vit en France depuis 1999.

Date première édition: août 2011

Editeur: Allia

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 07 juillet 2017



Gislaine
Appréciation de lecture
Repas de morts
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 05 septembre 2017
Je ne sais pas s'il faut crier "au génie" ou "à la folie !". Avertissement "Lecture pour adulte".

Ce roman puissant est difficile d'accès et j'ai failli abandonner dès les premières pages. Auparavant, j'avais lu "le syndrome de Fritz" traduit du russe. Cette fois-ci l'auteur écrit dans notre langue.

Nous sommes conviés à un repas de funérailles (en Russie) : c'est une véritable descente aux enfers. Le style rappelle Céline et les évocations un tableau de Jérôme Bosch.
Le style est torturé, saccadé comme des convulsions. Dim (narrateur et auteur) crache ses souvenirs dans une écriture angoissante et fascinante et convoque tous ses morts : le grand-père alcoolique qui a fait deux guerres, la grand-mère babouchka aveugle et bienveillante, le père violent, les troufions morts dans le grand Nord ... et la steppe !

Extraits :
« toi Babania ...Toi ma vieille vielle grand-mère. Tant de gens ne savent pas que tu as vécu. »

« Toute la vie on cherche... Quelqu'un. Qui nous vivra après. Qui après notre mort recueillera notre âme. Quelqu'un devant qui t'as pas honte de crever. Quelqu'un à qui tu feras confiance quand il te murmurera - t'es mort. »

«Comme tout ce qui est grand -- elle est dangereuse la steppe. Elle t’écrase. On se perd. Elle est cruelle la steppe. Elle te laisse à toi. Et l’homme est un danger pour lui-même. »

«La vie est si triste au fond. Si nue aux yeux des morts. Si claire…La famille est l’enfer. Elles sont toutes horribles. Oui. Toutes. Amour caché et haine cordiale voilà leur nourriture de base. Qui enc--- qui – qu’importe, mère enc--- par son fils qui est enc--- par son père qui a été défloré à son tour par je ne sais pas quel Goliath dans la nuit des temps. Et tout ça bouge tangue vibre bouffe vit. C’est trop sérieux tout ça trop lourd. Mais pour les morts c’est à pleurer oui, risible à pleurer. Pour eux qui sont de l’autre côté ça devient si loin. Pour rire de tout ça il faut mourir d’abord. Crever. Oui Dim – payer à la caisse.»

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