Le rapport de Brodeck - CLAUDEL Philippe

Couverture Le rapport de Brodeck

Prix Goncourt des lycéens 2007

Le métier de Brodeck n'est pas de raconter des histoires. Son activité consiste à établir de brèves notices sur l'état de la flore, des arbres, des saisons et du gibier, de la neige et des pluies, un travail sans importance pour son administration. Brodeck ne sait même pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal, il faudra beaucoup de temps pour que la situation s'améliore. «On ne te demande pas un roman, c'est Rudi Gott, le maréchal-ferrant du village qui a parlé, tu diras les choses, c'est tout, comme pour un de tes rapports.»
Brodeck accepte. Au moins d'essayer. Comme dans ses rapports, donc, puisqu'il ne sait pas s'exprimer autrement. Mais pour cela, prévient-il, il faut que tout le monde soit d'accord, tout le village, tous les hameaux alentour. Brodeck est consciencieux à l'extrême, il ne veut rien cacher de ce qu'il a vu, il veut retrouver la vérité qu'il ne connait pas encore. Même si elle n'est pas bonne à entendre.
"À quoi cela te servirait-il Brodeck ? s'insurge le maire du village. N'as-tu pas eu ton lot de morts à la guerre ?
Qu'est-ce qui ressemble plus à un mort qu'un autre mort, tu peux me le dire ? Tu dois consigner les événements, ne rien oublier, mais tu ne dois pas non plus ajouter de détails inutiles. Souviens-toi que tu seras lu par des gens qui occupent des postes très importants à la capitale. Oui, tu seras lu même si je sens que tu en doutes..."
Brodeck a écouté la mise en garde du maire.
Ne pas s'éloigner du chemin, ne pas chercher ce qui n'existe pas ou ce qui n'existe plus. Pourtant, Brodeck fera exactement le contraire.

Biographie de l'auteur

Né en 1962, dans une famille d'ouvriers, Philippe Claudel a passé une agrégation de Français. Il a choisi d'enseigner le français à la maison d'arrêt de Nancy et dans un centre pour enfants handicapés, en sus d'un poste de maître de conférence à l'université Nancy II. Il donne aussi des cours à l'institut européen du cinéma et de l'audiovisuel.
Enseignant et écrivain (premier roman paru en 1999), il est aussi réalisateur ("Il y a longtemps que je t'aime" en 2008, "Tous les soleils" en 2011 ou encore "Une enfance" en 2015 qui reçoit le Bayard d’Or du meilleur scénario au festival de Namur) et directeur d'éditions (depuis 2004, il dirige la collection Ecrivin chez Stock).
Il a reçu le prix Marcel Pagnol en 2000 pour "Quelques uns des cents regrets", le prix Renaudot (2003) pour "Les âmes grises", le prix Goncourt des lycéens (2007), le Prix des libraires du Québec (2008) et le Prix des lecteurs du Livre de poche (2009) pour "Le rapport de Brodeck", le Prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie (2013) pour "Parfums".
Il intègre l'Académie Goncourt en janvier 2012 au couvert de Jorge Semprún. Il est fait Doctor Honoris Causa de l'Université catholique de Leuven en février 2015. II est marié et papa d'une petite fille.

 

Date première édition: août 2007

Editeur: Stock

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 10 / 10 (1 note)

Enregistré le: 03 septembre 2008



Marie-Claire
Appréciation de lecture
Le rapport de Brodeck
Appréciation : 10 / 10
Commentaire #1 du : 30 décembre 2008
Brodeck est le seul lettré du petit village dans lequel il a trouvé refuge il y a bien longtemps. On l’a envoyé étudier à la ville où il rencontre une belle jeune fille .Ils s’aiment mais c’est la guerre….
On le dénonce et il est déporté.
Pourtant, il revient des camps et il faut effacer son nom du monument aux morts ! Il découvre aussi les terribles événements survenus pendant son absence. Il reprend sa place dans la communauté et lorsque l’Etranger est tué, c’est lui qu’on charge d’écrire un rapport pour la capitale. Mais Brodeck va écrire deux rapports .Dans le « vrai » il va raconter son arrivée au village, sa vie dans les camps et l’arrivée de l’Autre…

L’histoire se passe dans un village on ne sait pas où (Pologne, Alsace ?…) et cela donne une dimension universelle à ce roman magnifiquement écrit et dans lequel il y a un va-et-vient constant entre les époques et les lieux. Claudel nous parle de l’être humain, de la cruauté, de la haine de l’autre, de notre misérable condition, de nos bassesses et de notre grandeur aussi dans la recherche du pardon.
Dernière édition : 30 décembre 2008, 01:03:27 par gislaine  

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