Parfums - CLAUDEL Philippe

Couverture Parfums

En 63 textes, d’« Acacia » à « Voyage », Philippe Claudel évoque autant de parfums de l’enfance et de l’adolescence. Chaque évocation fait resurgir un monde oublié, dont certaines traces demeurent : l’après-rasage du père, la crème solaire de la mère, les cheveux soyeux des premières amoureuses, les Gauloises et les Gitanes, la cannelle des gâteaux et du vin chaud, le charbon qui réchauffe, l’encre de l’écolier, le foin des champs, le pull-over de l’oncle… Des senteurs douces ou âcres, simples ou raffinées.
Au fil du récit, se dessine un paysage de sapins, de champs à la terre noire et de rivières, et revit un monde de gens simples et vrais, pour lesquels leur lit de naissance est celui de leur mort. En leur rendant hommage, pour la première fois, et « malgré lui », Philippe Claudel se raconte. Il raconte ses origines, sa Nancy natale, Dombasle, la ville où il est né et habite toujours, ses parents, ses sœurs, comme il ne l’a jamais fait.

Biographie de l'auteur

Né en 1962, dans une famille d'ouvriers, Philippe Claudel a passé une agrégation de français. Il a choisi d'enseigner le français à la maison d'arrêt de Nancy et dans un centre pour enfants handicapés, en sus d'un poste de maître de conférence à l'université Nancy II. Il donne aussi des cours à l'institut européen du cinéma et de l'audiovisuel.
Enseignant et écrivain (premier roman paru en 1999), il est aussi réalisateur ("Il y a longtemps que je t'aime" en 2008, "Tous les soleils" en 2011 ou encore "Une enfance" en 2015 qui reçoit le Bayard d’Or du meilleur scénario au festival de Namur) et directeur d'éditions (depuis 2004, il dirige la collection Ecrivin chez Stock).
Il a reçu le prix Marcel Pagnol en 2000 pour "Quelques uns des cents regrets", le prix Renaudot (2003) pour "Les âmes grises", le prix Goncourt des lycéens (2007), le Prix des libraires du Québec (2008) et le Prix des lecteurs du Livre de poche (2009) pour "Le rapport de Brodeck", le Prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie (2013) pour "Parfums".
Il intègre l'Académie Goncourt en janvier 2012 au couvert de Jorge Semprún. Il est fait Doctor Honoris Causa de l'Université catholique de Leuven en février 2015.
II est marié et papa d'une petite fille.

Date première édition: septembre 2012

Editeur: Stock

Genre: Nouvelle

Mots clés :

Notre avis : 9 / 10 (1 note)

Enregistré le: 24 octobre 2017



MB
Appréciation de lecture
Parfums
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #1 du : 24 octobre 2017
J'ai beaucoup aimé cet ouvrage et certains des courts textes m'ont plus touchée que d'autres, par leur poésie et des références à des œuvres picturales ou des poèmes.

On y sent le respect du monde rural et de ses traditions.

Il est vrai qu'à chaque fois les mots choisis sonnent juste, l'évocation des sentiments, couleurs, sons, odeurs, goûts, lumières, sensations, émotions, ressentis par l'auteur peuvent faire écho à nos propres souvenirs, et correspondre à notre propre vision ; les sens sont sollicités.

par exemple dans "crème solaire": "ma mère se méfie du soleil comme d'un ennemi pugnace qui ne baisse jamais la garde...dans sa main, elle fait jaillir d'un aérosol orange une grosse perle blanche qui a la consistance de la mousse à raser...elle écrase la perle sur ma peau. C'est doux...Je lis l'étiquette sur le flacon, Ambre solaire. On dirait le titre d'une poésie, comme celles que j'apprends chaque semaine et qui sont signées José Maria de Heredia,...Je ferme les yeux. Je respire...Une senteur de gynécée turc...Plus tard je découvrirai les baigneuses du père Ingres."

puis dans "foin" : On se repaît de blond. Car il arrive que le parfum soit couleur; Formes aussi. Foin couché, javelles, monceaux, gerbiers, faisceaux, parallélépipèdes, gros cylindres comme déposés par un discret vaisseau spatial. On lit bien cette course dans le déplacement des ombres que Monet sculpte comme des puits de noir...S'étendre et dormir dans l'immense literie végétale, souple et irritante, en attendant de la plier, de la charger et d'en bourrer jusqu'à la gueule greniers et granges."

et le "Munster" : "Ma mère ne tolère pas sa présence dans le réfrigérateur et s'épouvante dès que mon père, dont c'est tout à la fois la friandise et la petite madeleine, en fait entrer un à la maison, comme un clandestin...Je me pince le nez, grimace, fais mine de vouloir vomir...c'est donc seul que mon père s'enveloppe des vapeurs de la chose, l'innommé, l'innommable, celui qui n'a de place ni dans la maison ni dans notre langage...purin, lisier, merde liquide, vesse, crème tournée, dent cariée, si le sentir est difficile, c'est en bouche qu'il se délivre...On se trompe si souvent, sur les fromages ou sur les êtres."

et bien d'autres exemples...

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