Le maître de thé - INOUE Yasushi

Couverture Le maître de thé

« Monsieur Rikyu a assisté à la mort de beaucoup de samouraïs... Combien d'entre eux ont dégusté le thé préparé par Monsieur Rikyu avant d'aller trouver la mort sur le champ de bataille ? Quand on a assisté à la mort de tant de guerriers, on ne peut pas se permettre de mourir dans son lit ! »Non, Monsieur Rikyu (1522-1591), Grand Maître de thé issu du bouddhisme zen, n'est pas mort dans son lit ! Il s'est fait hara-kiri à l'âge de 69 ans. Pourquoi s'est-il donné la mort ? Un vieux moine, son disciple, tente d'élucider le mystère de ce suicide. Ce livre-enquête nous projette dans le Japon de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle. A cette époque, la cérémonie du thé était un acte grave, un rituel qui témoignait d'un engagement redoutable, empreint d'exigences éthiques et politiques, prétexte parfois à des négociations secrètes. Le Maître de thé est donc tout naturellement un roman d'initiation, de méditation, lyrique et sensuel à la fois. A travers la figure historique de Rikyu, Yasushi Inoué (1907-1991) dresse le portrait d'une génération hantée par la mort. Etrange de penser qu'il a écrit là son dernier récit et sans doute son chef-d'oeuvre, publié en 1991, l'année même de sa disparition !

Biographie de l’auteur

Né en 1907, Yasushi Inoué obtint en 1949 le prix Akutagawa, la plus importante récompense littéraire de son pays, pour Le Fusil de chasse. entier. Le maître de thé, livre étrange et fascinant, est le dernier roman de Yasushi Inoué, publié en 1991, l'année de sa disparition.

Date première édition: janvier 1991

Editeur: Stock

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 08 avril 2012



Gislaine
Appréciation de lecture
Le maître de thé
Appréciation : 7,5 / 10
Commentaire #1 du : 11 juillet 2012
C’est en suivant pas à pas le narrateur et disciple de Rikyu (1522-1591), que l’on entre dans le monde des Maitres de Thé.

Honkakubo, qui a passé 10 ans aux cotés de Rikyu, créateur du style simple et sain, s’interroge sur la mort de celui-ci. Pourquoi s’est-il fait hara-kiri, sur ordre de Hideyashi son protecteur (et gouverneur unificateur du Japon) ?

Ce livre d’une écriture simple et agréable nous invite au rituel du thé tel qu’il était pratiqué à l’époque féodale (samourai) et qui pouvait durer plusieurs heures. Les gestes sont codés et épurés. Les ustensiles (pot, bol, brasero, brûle-encens, spatule, calligraphie) sont des objets d’art de très bonne qualité.

Le temps est suspendu dans cette quête de la perfection, ce qui fait dire à Honkakubo (page 53) :
De 15 à 30 ans : Suivre aveuglément le maître
De 30 à 40 ans : Réfléchir afin de suivre la bonne direction
De 40 à 50 ans : Prendre le contrepied du Maître – Trouver son propre style de la Voie du Thé
De 50 à 60 ans : Refaire en tout point ce que faisait le Maître ; prendre exemple sur tous les maîtres
A 70 ans : Tenter d‘atteindre à la maîtrise la cérémonie de Rikyu qui a aujourd’hui parachevé son style.

Finalement, l’enquête prend la forme d’un dialogue imaginaire avec le Maître et apporte la réponse aux questions que Honkakubo se posait depuis 30 ans !

Un petit conseil de lecture pour ceux qui ne sont pas habitués aux noms japonais : faire un petit schéma avec les relations entre les différents protagonistes.

Une découverte "zen" de la Voie du Thé qui fait penser au film japonais de Takita : "Departures" qui relate le rituel des cérémonies funèbres.

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