La lettre perdue - HIRSCH Martin

Couverture La lettre perdue

« Lorsque j’ai été reçu à l’Éna, il y a vingt-quatre ans, mon père m’a adressé une lettre, non pas de félicitations, mais de mise en garde, m’alertant sur les dangers qui guettent ceux qui entrent dans une caste. Il est mort peu après, mais sa lettre n’a cessé de m’accompagner. Je l’ai gardée précieusement, relue mille fois, jusqu’à sa disparition inexpliquée la nuit où j’ai quitté le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2010.
Cette perte a provoqué un vertige, une panique, un dénuement. Et une quête éperdue pour lui redonner corps, en restituer la substance. J’ai compris qu’elle était au coeur même de mes engagements. Cela m’a conduit à explorer des questions auxquelles j’avais jusqu’à présent refusé de répondre.
De quoi est fait notre engagement ? De rencontres, de souffrances, de frustrations, d’indisciplines, de hasards, de gaffes, de disputes, d’émois, de legs, de défis. De sous-entendus, de mots lus, de personnages réels ou fantasmés. Autant de souvenirs qui s’entrelacent comme une natte.
La Lettre perdue raconte ce qui m’a entraîné dans l’univers public, ce qui m’a guidé dans Emmaüs, ce qui m’a amené à me passionner pour la lutte contre la pauvreté, ce qui a déterminé mon rapport très particulier à la politique, ce qui m’a protégé tout en me poussant à prendre des risques avec certains conformismes. On y partagera des rencontres avec des personnages illustres, comme l’abbé Pierre ou Muhammad Yunus, et d’autres anonymes, dont l’influence aura été décisive. On voyagera dans l’hôpital, dans les ministères, dans les centres d’urgence et dans tous ces lieux, à la charge affective si forte, qui jalonnent l’itinéraire d’un engagement.

Biographie de l’auteur

Martin Hirsch a été président d’Emmaüs France avant d’être chargé, au gouvernement, comme haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, de créer le revenu de solidarité active et le service civique. Il est l’auteur d’une dizaine de livres, dont Manifeste contre la pauvreté (2004), Secrets de fabrication (2010), Pour en finir avec les conflits d’intérêts (2010) et Sécu : objectif monde (2011).

Date première édition: octobre 2012

Editeur: Stock

Genre: Essai

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 27 novembre 2012



Gislaine
Appréciation de lecture
La lettre perdue
Appréciation : 7,5 / 10
Commentaire #1 du : 28 novembre 2012
C'est un livre inclassable entre biographie et essai où il est question avant tout d'engagement contre la pauvreté.

Une quarantaine de courts chapitres qui commencent tous par : Où il est question de ...

Martin Hirsch mêle agréablement souvenirs personnels et familiaux (musique, escalade, grand-parents, résistance, le Chambon sur Lignon) avec les grandes causes sociales. La narration est agréable et petit à petit la thématique de l'engagement s'installe. Ne serait elle pas la solution à de nombreux problèmes de société ?
Des idées pleines de bon sens au sujet de l'Europe, du service civique, de la médecine, ...
A la fin du livre, Martin Hirsch retrouve la lettre que son père lui avait écrite 20 ans plus tôt et qui le mettait en garde contre les tentation et déformation du Pouvoir.
L'ancien président d’Emmaüs et auteur de RSA, par son engagement continue la lignée de Bernard et Etienne Hirsch.

Page 257 :
Ce gisement inexploité d'engagement est l'une des ressources les plus gâchées et les moins coûteuses. ...
Quand on voit un programme de portage de livres à domicile des personnes âgées être si réussi, avec l'engagement de quelques dizaines de jeunes par année dans une ville, on se demande pourquoi on ne s'empresse pas de passer à 1000 ou 2000 jeunes chaque année, dans les grandes villes comme dans les campagnes.

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