Une journée d'Ivan Denissovitch - SOLJENITSYNE Alexandre

Couverture Une journée d'Ivan Denissovitch

Une journée d'Ivan Denissovitch, c'est celle du bagnard Ivan Denissovitch Choukhov, condamné à dix ans de camp de travail pour avoir été fait prisonnier au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le récit nous montre sa journée depuis le coup sur le rail suspendu dans la cour qui marque le lever, jusqu'au court répit du soir et au coucher, en passant par les longues procédures de comptage, la peur des fouilles, les bousculades au réfectoire, les travaux de maçonnerie par un froid terrible dans l'hiver kazakhe, les menues chances et malchances de la journée. Archétype du paysan russe moyen, Choukhov, homme humble et débrouillard en qui le bien fait encore son œuvre, a su se libérer intérieurement et même vaincre la dépersonnalisation que ses maîtres auraient voulu lui imposer en lui donnant son matricule. Le talent propre à Soljénitsyne, son don de vision interne des hommes apparaissent ici d'emblée dans une complète réussite : ce chef-d'œuvre à la structure classique restera dans toutes les anthologies du vingtième siècle comme le symbole littéraire de l'après-Staline.

Biographie de l’auteur

Alexandre Soljénitsyne est né en 1918 à Kislovodsk. Orphelin de père, il fut élevé pauvrement mais parvint cependant à faire de brillantes études de mathématiques, de physique, d'histoire, de littérature et de philosophie. Décoré de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline et condamné à huit ans de camp de travail. Après quatre autres années de relégation, il est réhabilité en 1957. C'est au bagne qu'il avait commencé à écrire. En 1962, Khrouchtchev autorise la publication d'Une journée d'Ivan Denissovitch, mais à partir de 1965, toutes ses œuvres sont interdites en Union soviétique. Exportées clandestinement, elles sont aussitôt traduites dans plusieurs langues étrangères : le Premier Cercle, le Pavillon des cancéreux, de nombreuses nouvelles, enfin l'Archipel du Goulag qui lui vaut d'être arrêté en 1974, puis déchu de la citoyenneté soviétique et expulsé. Prix Nobel de littérature en 1970, Soljénitsyne a vécu vingt ans aux États-Unis où il a achevé la rédaction de sa gigantesque fresque historique commencée en 1936 : la Roue rouge. Il a regagné sa patrie en mai 1994, et vit désormais à Moscou.

Date première édition: mars 2007

Editeur: Fayard

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 08 septembre 2010



Gislaine
Appréciation de lecture
Une journée d'Ivan Denissovitch
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 25 juin 2010
C'est à la dernière page, lorsque Choukhov fait le bilan de sa journée, qu'on mesure pleinement le talent de Soljenitsyne.

Dans un style simple, y mêlant parfois un peu d'argot pour donner la parole aux différents prisonniers : paysans russes, Lettons, Lituaniens..., Alexandre Soljenitsne nous fait partager, avec beaucoup de recul, une journée de forçat au goulag (Lever 5h, rassemblement, travaux forcés, froid glacial, infirmerie, repas ...).
Il a pris le soin d'éliminer de son livre l'horreur et la mort pour se consacrer à la journée-type du prisonnier qui garde sa dignité humaine et se concentre sur les petits arrangements qui amélioreront sa ration quotidienne de nourriture.

Extrait :
"Il s'endormait, Choukhov, satisfait pleinement. cette journée lui avait apporté des tas de bonnes chances : on ne l'avait pas mis au cachot ... au déjeuner il avait maraudé une kacha ... il s'était acheté du bon tabac ... etc

Une journée de passée. Sans seulement un nuage. presque du bonheur.

Des journées comme ça, dans sa peine, il y en avait d'un bout à l'autre, 3650.
Les 3 de rallonge, c'était la faute aux années bissextiles"

Du grand art pour ce récit épuré qui finit par une touche de "Bonheur"

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