L'Empreinte du renard - KONATÉ Moussa

Couverture L'Empreinte du renardA Bamako, le célèbre commissaire Habib, vieux flic dont la sagesse et le flair sont quasi légendaires, est expédié au c?ur du pays dogon pour élucider une série de morts bizarres, vraisemblablement des meurtres. Affaire d'autant plus délicate que les Dogons sont très attachés à leurs traditions et vivent pratiquement en marge des autorités officielles du Mali. En outre, ils sont connus et redoutés pour la puissance de leur magie. Au cours de leur enquête, Habib et son fidèle adjoint voient la situation empirer. Il y a d'autres morts, des corps atrocement gonflés. Le village entier se tait obstinément et les gendarmes ont trop peur pour se risquer à poser la moindre question. Et puis, un inquiétant personnage au visage de chat, manifestement un sorcier, veille au respect absolu de l'omerta. Le dénouement, terrifiant, enseignera à Habib, policier pourtant rompu à dénicher la raison au c?ur même de l'irrationnel, que la justice est parfois une chose trop compliquée pour être confiée aux juges. Avec les Dogons, un peuple qui a fasciné Marcel Griaule, Michel Leiris ou Jean Rouch, Moussa Konaté, sans le trahir, nous fait toucher du doigt une partie des secrets inviolés de l'Afrique. Il donne ainsi au lecteur, en le divertissant, une belle leçon d'humanité.

Biographie de l'auteur

Moussa Konaté (1951-2013) est un écrivain malien.
Diplômé en lettres de l’École normale supérieure de Bamako, il a enseigné plusieurs années avant de se consacrer à l’écriture.
Il a créé, en 1997, les éditions Le Figuier, devenant ainsi le premier écrivain éditeur du Mali. Il est co-directeur avec Michel Le Bris du Festival Étonnants voyageurs de Bamako.
Il a aussi publié L'Assassin du Banconi et L'Honneur des Kéita (Gallimard, Série noire), premier et second volets des enquêtes du commissaire Habib.
Le prix Sony Labou Tansi 2005 pour le théâtre francophone, remis lors du Festival des francophonies du Limousin, lui a été attribué.


Date première édition: février 2006

Editeur: Points

Genre: Policier , Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (2 notes)

Enregistré le: 15 octobre 2019



Gislaine
Appréciation de lecture
L'Empreinte du renard
Appréciation : 7,5 / 10
Commentaire #2 du : 06 décembre 2019
Un polar au pays des Dogons au Mali.

Deux morts suspectes par intervention divine ! Le vieux Commissaire Habib est envoyé résoudre l’énigme. Le début du roman est lent ... très lent. L'enquête n'avance pas et le lecteur comprend vite que ce ne sera pas facile car les Dogons ont leurs propres traditions et coutumes. Soutirer des informations peut s'avérer dangereux.

Moussa Konaté nous décrit son pays : la police a peu de moyens (manque de budget pour l'essence du véhicule), la corruption, les magouilles, la politique...

A mon grand regret, je trouve qu'il manque quelques descriptions de paysage et du quotidien de ce peuple.

Extrait :
Ce qui est sûr, dit Habib, c'est que j'ai reçu la plus belle leçon d'humilité de ma vie. J'ai rencontré des personnes qui mettent l'homme au centre du monde. S'ils commettent un crime, ce n'est jamais pour défendre des intérêts personnels, mais pour sauver leur honneur et maintenir les fondements de leur société. Pour eux, les mots ont un sens. Ils vivent peut-être en dehors du temps, ils s'accrochent peut-être à un monde condamné à disparaître, mais ce monde a un sens. Je ne justifie pas les crimes, je constate seulement.
Félicie
Appréciation de lecture
L'Empreinte du renard
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #1 du : 15 octobre 2019
L'histoire se passe au Mali, en pays Dogon, où deux morts suspectes inquiètent les hauts dirigeants du parti au pouvoir. L'affaire est délicate, et c'est le vieux Commissaire Habib, le plus fin limier de la brigade de Bamako, et son fidèle adjoint, qui est dépêché par les autorités de Bamako pour élucider ce double meurtre. Ce commissaire, formé aux méthodes occidentales, n'a rien qui le caractérise, qui le rend unique, sinon le profond respect des traditions et superstitions des peuples chez qui il doit mener l'enquête. Pour eux, tous les mots ont un sens. Le commissaire Habib va devoir s'immerger dans ce peuple aux traditions millénaires, et faire son enquête dans un climat hostile et un univers qui lui est inconnu.

J'ai beaucoup aimé ce livre. L'écriture est intelligente, facile. On voyage, il y a de l'humour. Dès les premières pages on est happé par l'histoire, on a tout de suite envie d'aller plus loin, même refermé, il nous hante.

Voici quelques phrases du livre que j'ai relevées :

"... ce n'est pas l'école qui pousse les individus à oublier leurs racines, mais leur propre faiblesse." ; "... La parole qui ne franchit pas la barrière des lèvres s'appelle pensée. Or, il n'y a rien de plus secret que la pensée." ;

"... La parole aussi oublie parfois la sagesse, alors elle s’enivre ; c'est pourquoi il vaut mieux la laisser se reposer quand elle commence à s'agiter.

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