L'élimination - PANH Rithy

Couverture L'élimination

"A douze ans, je perds toute ma famille en quelques semaines. Mon grand frère, parti seul à pied vers notre maison de Phnom Penh. Mon beau-frère médecin, exécuté au bord de la route. Mon père, qui décide de ne plus s'alimenter. Ma mère, qui s'allonge à l'hôpital de Mong, dans le lit où vient de mourir une de ses filles. Mes nièces et mes neveux. Tous emportés par la cruauté et la folie khmère rouge. J'étais sans famille. J'étais sans nom. J'étais sans visage. Ainsi je suis resté vivant, car je n'étais plus rien."

Trente ans après la fin du régime de Pol Pot, qui fit 1.7 millions de morts, l'enfant est devenu un cinéaste réputé. Il décide de questionner un des grands responsables de ce génocide : Duch, qui n'est ni un homme banal ni un démon, mais un organisateur éduqué, un bourreau qui parle, oublie, ment, explique, travaille sa légende.

L'élimination est le récit de cette confrontation hors du commun. Un grand livre sur notre histoire, sur la question du mal, dans la lignée de Si c'est un homme de Primo Levi, et de La nuit d'Elie Wiesel.

Biographie de l’auteur

Christophe Bataille, né en 1971, est l’auteur de plusieurs romans, parmi lesquels Annam (Arléa, 1993) et J’envie la félicité des bêtes (Grasset, 2002), Quartier général du bruit (Grasset, 2006). Il est éditeur chez Grasset depuis 1997.
Rithy Panh est cinéaste. On lui doit, entre autres, Les gens des rizières, Bophana et S21 – La machine de mort khmère rouge, qui fut un événement, et Duch, le maître des forges de l'enfer. Il a écrit ce livre avec Christophe Bataille, qui est romancier.

 

Date première édition: janvier 2012

Editeur: Grasset

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 03 octobre 2012



Michel-Henri
Appréciation de lecture
L'élimination
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 04 octobre 2012
A la façon dont le livre est construit on pourrait deviner la profession de l'auteur. On a l'impression de lire, de voir une succession de plans- scènes qui ont ensuite été montés comme dans un film. C'est un peu déroutant au départ mais cela donne une grande force au propos en même temps qu'un rythme. Le parallèle entre la biographie de l'auteur et l'interrogatoire de Duch est particulièrement réussi. Cela donne plus de véracité au récit de la jeunesse de Rithy Panh et renvoie les propos du bourreau à un salmigondis pseudo ,philosophico-religieux. La vérité est pourtant tenace et l'auteur par son acharnement à questionner le tortionnaire l'oblige à lever le voile sur sa duplicité. Cherche t-il à se justifier face au jugement des hommes ou face à lui-même ? Pourtant on dénote très vite l'absence de véritables remords.
Reste évidemment la question essentielle sur la permanence du mal. Comme toujours dans ce type de témoignage nous sommes confrontés à l'indicible, cette face noire de l'âme humaine irréductible à toute analyse.

Ecrire un avis de lecture

  • Les champs obligatoires sont marqués avec une *.

Si vous avez des difficultés à lire le code, cliquer sur le code lui-même pour en générer un nouveau.
Recopier le code de sécurité :